mardi 28 juillet 2015

The derelict

Bonjour !


Deux articles en une seule journée ? C'est un record, vous allez me croire surmenée ! Ahem.

En fait, il se trouve que j'ai terminé une illustration sur laquelle je bossais depuis quelques jours. Je suppose que j'aurais pu la peaufiner encore, mais je ne savais pas quoi ajouter ou changer, et je tenais à la terminer aujourd'hui car je ne pourrai pas toucher à ma tablette graphique pendant longtemps prochainement.




Il s'agit en fait d'une demande de mon copain. J'avais du lui demander de l'inspiration, ou alors on parlait dessin, et il est parti sur ça.



J'avais plusieurs contraintes :

- Le sujet : une épave dans un désert.

- Les couleurs : Il m'avait donné une palette précise de couleurs (8 en tout de mémoire) allant du jaune au violet en passant par le pourpre. Je me devais d'utiliser uniquement ces couleurs choisis, et il m'a accordé le bonus d'utiliser soit du blanc, soit du noir (c'est plus pratique pour le fond, et contrastes ombres/lumières). Comme vous pouvez le voir, j'ai choisi le noir, après avoir pourtant dessiné plus de la moitié du temps avec du blanc.

- La technique : tablette graphique.

- La méthode : il s'agissait d'imiter celles de David Revoy et Cyril Rolando, qui font partie de mes dessinateurs préférés. Ils dessinent presque exclusivement à la tablette (voire totalement, du moins pour ce qu'ils publient sur le net) et ont une manière de dessiner qui consiste à d'abord dessiner l'ensemble de façon extrêmement floue et brouillon, puis préciser petit à petit. J'avais au contraire l'habitude de travailler petite partie par petite partie, l'une après l'autre, en faisant directement dans la précision. Je voulais donc tester un autre rendu et puis, je me suis dit que si ils dessinent si bien, je ferais mieux de m'en inspirer un peu.



Au final, je suis encore très loin du niveau de beaucoup de dessinateurs à la tablette, mais je suis contente d'avoir testé quelque chose et d'être complètement sortie de ma zone de confort ! (Enfin, presque complètement : j'ai quand même utilisé le même logiciel de dessin que d'habitude.) Bon entraînement donc et je n'en suis pas mécontente même si je n'en suis pas particulièrement fière non plus.


Qu'en pensez vous ?
Si vous dessinez, ça vous arrive souvent de faire des expérimentations du genre ?
Des conseils et critiques à me donner ?



 Je ne me suis pas du tout inspirée de cette musique. C'est juste pour le plaisir.

lundi 27 juillet 2015

Minions !

Bonjour à tous !


Récemment j'ai eu l'occasion de voir le film d'animation Les Minions, ainsi que de lire la bande-dessinée du même nom : ce post sera donc dédié à les présenter et donner mon avis dessus.
Et puis en deuxième partie, une jolie découverte qui n'a rien à voir.



Je vais commencer par le film Les Minions réalisé par Pierre Coffin !



Si vous connaissez la saga Moi, Moche et Méchant, vous connaissez déjà ces petites créatures jaunes, stupides et rigolotes.
Ce film leur est donc entièrement dédié, comme on peut le voir simplement dans la bande-annonce, retraçant leur histoire et se focalisant sur la destinée de Kevin accompagné de Bob et Stuart qui cherchent un "big boss", autrement dit un nouveau méchant patron, qu'ils trouveront en la personne de Scarlett Overkill.
Bon, on ne va pas se le cacher : l'histoire, on s'en contrebalance, elle n'a aucune espèce d'intérêt. Là où ça devient intéressant, c'est la forme, l'humour, et tous les petits messages cachés dans ce film.

Ce film est présenté comme étant pour gamins. Les minions sont effectivement très enfantins donc cela leur correspond bien. Cependant, même un ado/adulte a de quoi se mettre sous la dent. Il faut bien sur aimer l'humour stupide, sinon on s'ennuie vite, pour ma part je trouve ça toujours drôle et mignon parce que je ris de tout.
Mais là où ça devient intéressant, c'est tous les détails qui ne feraient pas rire un enfant qui n'a pas assez de connaissances historiques et culturelles. On notera par exemple de jolies critiques des USA avec une ironique pancarte "Nixon, un président qui ne ment pas" quand les minions arrivent à New-York. On peut aussi se régaler de tous les petits clichés sur l'Angleterre (la mission des minions : voler la couronne de la Reine...) ou encore apprécier le reprise d'une célèbre pochette d'album des Beatles.
Je ne m'attarderai pas sur certaines critiques que j'ai pu lire soulignant que ce n'était pas un film pour enfant car il est trop immoral et comporte des insinuations sexuelles...

En dehors de cela... Je dois avouer que même si on passe un bon moment, ça détend et fait rire, ça ne vaut pas forcément le coup de payer pour aller le voir au cinéma. Rares seront les francs fous rires. Les personnages et l'histoire n'ont ni profondeur ni intérêt, donc même si c'était prévisible pour un film sur les minions, il ne vaut mieux pas s'attendre à une épopée.
Cependant, après ce film, vous ne verrez plus jamais une guitare de la même façon. Désormais cet instrument sera un SUPA MEGA UKELELE !






Passons à la bande-dessinée Les Minions, aux éditions Dupuis !
Elle est dessinée et écrite par Renaud Collin (aux dessins, donc) et Didier Ah-Koon (au storyboard, donc (c'est aussi lui qui a fait les storyboards et imaginé de nombreux gages de film !)). Ce dernier est également blogueur, je le suis depuis quelques temps et l'apprécie beaucoup. J'étais donc assez enthousiaste à l'idée de découvrir sa première bande-dessinée.

Et je n'ai pas été déçue ! C'est vraiment ce à quoi je m'attendais : un format 46 pages avec un gag par page, souvent centré sur une histoire de banane (rappelez-vous, la nourriture favorite des minions !) mais parfois aussi sur tout ce qui compose leur environnement, par exemple, les armes... Ce qui donne un bande-dessinée à l'image du film : de nombreuses pages vous feront rire jaune (et c'est le cas de le dire !) car derrière la situation comique on peut déceler une réelle critique du travail et de la société (à moins que je cherche trop loin...)

Des exemples ?

Encore une fois les minions pourront faire rire grands aussi bien que petits donc. Cet humour-critique se retrouve mélangé avec de l'humour tout inoffensif et totalement mignon.
Et en plus de ça... j'aime bien les dessins, et quand bien même c'est une BD humoristique plus qu'artistique, ça a son importance !



*               *               *



Maintenant on va passer à tout autre chose, une jolie découverte que j'avais envie de vous faire partager, même si ça n'a aucun rapport avec le reste de l'article !

Si vous me suivez, vous savez sans doute que je suis une fan inconditionnelle de l'oeuvre de Hayao Miyazaki et qu'il est à mes yeux le meilleure artiste qui existe sur terre.
Vous savez sans doute aussi que j'apprécie pas mal le style Art Nouveau, en particulier pour les affiches (pour les meubles c'est super joli aussi mais je dois avouer m'y connaître moins).

Eh bien figurez-vous que par pur hasard, je suis tombée hier sur des affiches qui réunissent les deux !



J'allais écrire tout un paragraphe, mais en fait non. C'est juste beau. Magnifique. J'ai rarement vu des affiches Art Nouveau aussi belles, et des fanarts de Ghibli aussi beaux. Voire jamais.
Je les ai mises par ordre de préférence (en commençant par celle que j'aime le plus). Étrangement, j'aime un peu moins celle du Château dans le ciel, alors qu'il s'agit de mon Ghibli préféré.
Elles sont faites par un dessinateur japonais, Marlboro, il en a d'ailleurs fait d'autres, pour Mon voisin Totoro et Le voyage de Chihiro notamment !



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Et vous, vous avez vu/lu Les minions ? Ça vous plait, vous fait rire, vous ennuie ?
Que pensez vous des affiches ?

vendredi 17 juillet 2015

Le bleu est une couleur chaude

Bonjour,



(Attention article long)

Aujourd'hui je reviens pour vous présenter une bande-dessinée que je voulais lire depuis très longtemps et que j'ai beaucoup attendu. Et hier, enfin, l'oeuvre entre les mains et les yeux brillants, j'ai tourné la première page, puis toutes les autres jusque la dernière, oscillant entre sourire et larme.


Je veux parler de Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, aux éditions Glénat.





Résumé :

Ça commence par la fin. Clémentine est morte. Elle a demandé à ce que ses journaux intimes soient donnés à Emma. Et son histoire se déroule devant nos yeux.
Clémentine était une adolescente normale : elle va en cours, sort avec ses amis, se fait draguer par un garçon. Sauf que voilà, elle finit par sortir avec ce garçon, mais ce garçon ne lui fait rien. Elle est incapable d'oublier cette fille aux cheveux bleus qu'elle a croisé sur la place, qu'elle a regardée longuement, ébahie, qu'elle désire.
Plus tard, elle lui parle enfin, à cette fille aux cheveux bleus, Emma. Une amitié forte, teintée de désir, évoluant en amour, s'ensuit. En effet, Clem a rencontré Emma dans un gay bar, et celle-ci est lesbienne, elle a une petite amie... Sauf que Clem, qui ne veut pas s'avouer être amoureuse d'Emma, l'est pourtant. Et Emma l'aime aussi.
Après une longue relation ambiguë et quelques disputes, elles sont enfin en couple. Mais malheureusement, c'est trop beau pour que tout continue comme au paradis.


(Dur de faire un bon résumé mais qu'il soit assez vague pour qu'il n'y ait pas trop de spoil. Heureusement que ça n'est pas un livre à suspense...)



Mon avis :

Ce. Livre. Est. Si. BEAU.
Mon premier critère, quand je choisis de lire une BD, c'est évidemment la couverture. D'habitude, les couvertures de bande-dessinée sont extrêmement soignées et donc magnifiques et on a trop trop trop envie de lire le bouquin qu'on a entre les mains. Et puis on ouvre ledit bouquin, et là, désillusion : les dessins à l'intérieur ne ressemble absolument pas à celui sur la couverture. Ça a le don de m'agacer considérablement, et ça peut même me faire abandonner toute lecture de la BD en question. C'est même généralement le cas.

Et là, ô miracle. J'étais à la gare Saint Pancras à Londres, j'attendais le train qui devait me ramener en France, et j'accompagnais une fille quelque part (où ? C'est un mystère) pour patienter, le problème est que nous sommes passées devant une librairie, du coup, j'ai pilé, j'ai bavé, j'ai trépigné, et j'ai traîné la fille à l'intérieur avec moi.

(Pardon, je suis d'humeur talkative aujourd'hui.)

Après quelques errances dans le rayon des romans (dont je comprenais à peu près la moitié selon la difficulté de la langue), je me dirige vite vers le rayon BD, donc. Je prends ce qui vient, et c'est bleu, ce qui vient. Je regarde le titre et la couverture, j'ai déjà envie de lire. J'ouvre le livre et là, ô miracle. Les dessins à l'intérieur sont aussi beaux sinon plus que celui sur la couverture.

Voilà, c'est dit. Même si vous vous tamponnez l'orteil droit du récit en lui même ou même que vous êtes homophobes, vous pouvez quand même lire Le bleu est une couleur chaude, parce que les dessins sont sublimes.

Un aperçu :

La rencontre, donc.

Comme vous pouvez le voir, il y a aussi un réel travail sur les couleurs. En effet, pour tout ce qui est raconté au travers de journaux de Clem, tout est en noir et blanc sauf...le bleu, qui détonne. Dans le "présent" (ou alors, les souvenirs récents d'Emma), tout est en couleurs, mais des couleurs assez ternes tout de même, ça ne tranche pas trop avec le N&B des autres planches.


Au delà des dessins, j'ai trouvé ce livre très, très beau et très, très poétique. C'est une histoire d'amour, douce, tendre, passionnée, avec des personnages attachants. Et c'est beau mon dieu c'est beau. L'émotion est palpable à chaque page. La poésie est omniprésente. Les choix graphiques y sont grandement pour quelque chose, mais... il y a quelque chose en plus, dans les textes, ou la narration, ou que sais-je.

Peut être que vous aviez entendu parler de cette BD grâce au film La vie d'Adèle, aussi. Je n'ai pas vu ce film, mais j'ai entendu qu'il contenait des scènes de sexe assez pornographiques et écoeurantes. J'avais donc peur d'en retrouver dans le livre, que la bibliothécaire ne voulait au départ pas me prêter car j'avais moins de 18 ans.
Et pas du tout.
Il y a des scènes érotiques.
Mais pas pornographiques.
Quand ces deux filles font l'amour, tout est très doux, rien n'est forcé, la joie et l'amour transpire de leur peau et des pages du livre, rien n'est vulgaire, tout est très beau. Alors, oui, il ne faut pas être prude et ne pas avoir peur de voir deux filles nues qui se caressent, et ne pas être trop jeune non plus, et être prévenu.
Mais ça. N'est. Pas. Du tout. Choquant. Vraiment. Promis. Juré.

Concernant la façon dont est traité de thème de l'homosexualité... Là aussi, beaucoup de finesse. Pas de jugement. On voit la réalité de ce que ça peut être : parfois on se sent honteux, à cause des autres, et ça peut même faire très mal, et parfois on réalise que c'est "normal" et c'est "juste" de l'amour. Et justement, ce n'est pas un livre qui sonne "militant". Ça apparaît comme une histoire d'amour tendre et émouvante, mais de la même manière que si ça avait été un homme et une femme. Ce livre parle évidemment tout de même beaucoup des droits des homosexuels, du coup, mais l'accent n'est pas mis dessus outre mesure et ne fait pas passer l'amour au second plan. Et ça, j'ai aimé.

Oh, et dernier point : ce n'est pas un format classique mais une BD assez longue (122 pages)(même si ça se lit assez vite).




Bon. Si je devais résumer. Le positif (+) et le négatif (-)

+ Les dessins exceptionnels.
+ La poésie et la tendresse.
+ L'originalité.
+ La beauté de tout le livre : dessin, narration, histoire... tout.
- Absolument rien.

OK, ce résumé est aussi fouilli que le reste. Alors en un mot (3 en fait) :
LISEZ CE LIVRE.


Bon, et puisque ça fait longtemps que je n'a rien montré ici, je poste quand même le dessin que j'ai fait tout de suite après avoir lu cette BD.



Aujourd'hui on n'est pas le 17 mai mais le 17 juillet. Ça me fait pile deux mois de retard pour marquer le jour dédié à la lutte contre l'homophobie... Désespérant non ? (En réalité c'est juste une coïncidence mais chut)
Ça fait très brouillon, ç'a été fait rapidement, comme à peu tout ce que je fais en ce moment. Je ne finis rien, je gribouille, donc je ne montre rien. Voilà.






Pour conclure.

J'ai relu La fille du papillon, que j'avais présenté ici. J'ai à nouveau adoré ce que j'avais déjà adoré à la première lecture (c'est à dire : la poésie et l'amour... Hum, je me répète ?), mais je nuance quand même mon opinion.
En effet, des détails m'ont gêné : Solveig (personnage principal) se sent "grosse et moche" quand elle se sent mal (et, voilà, j'ai du mal avec ces deux mots associés) et la première chose à laquelle elle pense quand elle sait qu'elle va voir son amoureux et qu'ils vont peut être faire l'amour, c'est... s'épiler. Là aussi, j'ai du mal. En plus de ça, elle a un côté pourri-gâté-je-souffre-mais-c'est-toujours-la-faute-des-autres-donc-je-me-plains-de-manière-incessante-et-répétitive qui m'a beaucoup agacée.
Alors, OK, ça représente peut-être une certaine réalité (oui, c'est mal d'associer "grosse" et "moche" et c'est nul de se lamenter sur son sort mais beaucoup le font), mais même : agaçant.









Et pour conclure vraiment, une vidéo très très très belle :