vendredi 17 juillet 2015

Le bleu est une couleur chaude

Bonjour,



(Attention article long)

Aujourd'hui je reviens pour vous présenter une bande-dessinée que je voulais lire depuis très longtemps et que j'ai beaucoup attendu. Et hier, enfin, l'oeuvre entre les mains et les yeux brillants, j'ai tourné la première page, puis toutes les autres jusque la dernière, oscillant entre sourire et larme.


Je veux parler de Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh, aux éditions Glénat.





Résumé :

Ça commence par la fin. Clémentine est morte. Elle a demandé à ce que ses journaux intimes soient donnés à Emma. Et son histoire se déroule devant nos yeux.
Clémentine était une adolescente normale : elle va en cours, sort avec ses amis, se fait draguer par un garçon. Sauf que voilà, elle finit par sortir avec ce garçon, mais ce garçon ne lui fait rien. Elle est incapable d'oublier cette fille aux cheveux bleus qu'elle a croisé sur la place, qu'elle a regardée longuement, ébahie, qu'elle désire.
Plus tard, elle lui parle enfin, à cette fille aux cheveux bleus, Emma. Une amitié forte, teintée de désir, évoluant en amour, s'ensuit. En effet, Clem a rencontré Emma dans un gay bar, et celle-ci est lesbienne, elle a une petite amie... Sauf que Clem, qui ne veut pas s'avouer être amoureuse d'Emma, l'est pourtant. Et Emma l'aime aussi.
Après une longue relation ambiguë et quelques disputes, elles sont enfin en couple. Mais malheureusement, c'est trop beau pour que tout continue comme au paradis.


(Dur de faire un bon résumé mais qu'il soit assez vague pour qu'il n'y ait pas trop de spoil. Heureusement que ça n'est pas un livre à suspense...)



Mon avis :

Ce. Livre. Est. Si. BEAU.
Mon premier critère, quand je choisis de lire une BD, c'est évidemment la couverture. D'habitude, les couvertures de bande-dessinée sont extrêmement soignées et donc magnifiques et on a trop trop trop envie de lire le bouquin qu'on a entre les mains. Et puis on ouvre ledit bouquin, et là, désillusion : les dessins à l'intérieur ne ressemble absolument pas à celui sur la couverture. Ça a le don de m'agacer considérablement, et ça peut même me faire abandonner toute lecture de la BD en question. C'est même généralement le cas.

Et là, ô miracle. J'étais à la gare Saint Pancras à Londres, j'attendais le train qui devait me ramener en France, et j'accompagnais une fille quelque part (où ? C'est un mystère) pour patienter, le problème est que nous sommes passées devant une librairie, du coup, j'ai pilé, j'ai bavé, j'ai trépigné, et j'ai traîné la fille à l'intérieur avec moi.

(Pardon, je suis d'humeur talkative aujourd'hui.)

Après quelques errances dans le rayon des romans (dont je comprenais à peu près la moitié selon la difficulté de la langue), je me dirige vite vers le rayon BD, donc. Je prends ce qui vient, et c'est bleu, ce qui vient. Je regarde le titre et la couverture, j'ai déjà envie de lire. J'ouvre le livre et là, ô miracle. Les dessins à l'intérieur sont aussi beaux sinon plus que celui sur la couverture.

Voilà, c'est dit. Même si vous vous tamponnez l'orteil droit du récit en lui même ou même que vous êtes homophobes, vous pouvez quand même lire Le bleu est une couleur chaude, parce que les dessins sont sublimes.

Un aperçu :

La rencontre, donc.

Comme vous pouvez le voir, il y a aussi un réel travail sur les couleurs. En effet, pour tout ce qui est raconté au travers de journaux de Clem, tout est en noir et blanc sauf...le bleu, qui détonne. Dans le "présent" (ou alors, les souvenirs récents d'Emma), tout est en couleurs, mais des couleurs assez ternes tout de même, ça ne tranche pas trop avec le N&B des autres planches.


Au delà des dessins, j'ai trouvé ce livre très, très beau et très, très poétique. C'est une histoire d'amour, douce, tendre, passionnée, avec des personnages attachants. Et c'est beau mon dieu c'est beau. L'émotion est palpable à chaque page. La poésie est omniprésente. Les choix graphiques y sont grandement pour quelque chose, mais... il y a quelque chose en plus, dans les textes, ou la narration, ou que sais-je.

Peut être que vous aviez entendu parler de cette BD grâce au film La vie d'Adèle, aussi. Je n'ai pas vu ce film, mais j'ai entendu qu'il contenait des scènes de sexe assez pornographiques et écoeurantes. J'avais donc peur d'en retrouver dans le livre, que la bibliothécaire ne voulait au départ pas me prêter car j'avais moins de 18 ans.
Et pas du tout.
Il y a des scènes érotiques.
Mais pas pornographiques.
Quand ces deux filles font l'amour, tout est très doux, rien n'est forcé, la joie et l'amour transpire de leur peau et des pages du livre, rien n'est vulgaire, tout est très beau. Alors, oui, il ne faut pas être prude et ne pas avoir peur de voir deux filles nues qui se caressent, et ne pas être trop jeune non plus, et être prévenu.
Mais ça. N'est. Pas. Du tout. Choquant. Vraiment. Promis. Juré.

Concernant la façon dont est traité de thème de l'homosexualité... Là aussi, beaucoup de finesse. Pas de jugement. On voit la réalité de ce que ça peut être : parfois on se sent honteux, à cause des autres, et ça peut même faire très mal, et parfois on réalise que c'est "normal" et c'est "juste" de l'amour. Et justement, ce n'est pas un livre qui sonne "militant". Ça apparaît comme une histoire d'amour tendre et émouvante, mais de la même manière que si ça avait été un homme et une femme. Ce livre parle évidemment tout de même beaucoup des droits des homosexuels, du coup, mais l'accent n'est pas mis dessus outre mesure et ne fait pas passer l'amour au second plan. Et ça, j'ai aimé.

Oh, et dernier point : ce n'est pas un format classique mais une BD assez longue (122 pages)(même si ça se lit assez vite).




Bon. Si je devais résumer. Le positif (+) et le négatif (-)

+ Les dessins exceptionnels.
+ La poésie et la tendresse.
+ L'originalité.
+ La beauté de tout le livre : dessin, narration, histoire... tout.
- Absolument rien.

OK, ce résumé est aussi fouilli que le reste. Alors en un mot (3 en fait) :
LISEZ CE LIVRE.


Bon, et puisque ça fait longtemps que je n'a rien montré ici, je poste quand même le dessin que j'ai fait tout de suite après avoir lu cette BD.



Aujourd'hui on n'est pas le 17 mai mais le 17 juillet. Ça me fait pile deux mois de retard pour marquer le jour dédié à la lutte contre l'homophobie... Désespérant non ? (En réalité c'est juste une coïncidence mais chut)
Ça fait très brouillon, ç'a été fait rapidement, comme à peu tout ce que je fais en ce moment. Je ne finis rien, je gribouille, donc je ne montre rien. Voilà.






Pour conclure.

J'ai relu La fille du papillon, que j'avais présenté ici. J'ai à nouveau adoré ce que j'avais déjà adoré à la première lecture (c'est à dire : la poésie et l'amour... Hum, je me répète ?), mais je nuance quand même mon opinion.
En effet, des détails m'ont gêné : Solveig (personnage principal) se sent "grosse et moche" quand elle se sent mal (et, voilà, j'ai du mal avec ces deux mots associés) et la première chose à laquelle elle pense quand elle sait qu'elle va voir son amoureux et qu'ils vont peut être faire l'amour, c'est... s'épiler. Là aussi, j'ai du mal. En plus de ça, elle a un côté pourri-gâté-je-souffre-mais-c'est-toujours-la-faute-des-autres-donc-je-me-plains-de-manière-incessante-et-répétitive qui m'a beaucoup agacée.
Alors, OK, ça représente peut-être une certaine réalité (oui, c'est mal d'associer "grosse" et "moche" et c'est nul de se lamenter sur son sort mais beaucoup le font), mais même : agaçant.









Et pour conclure vraiment, une vidéo très très très belle :


1 commentaire:

  1. J'ai adoré ce livre (que j'ai lu à sa sortie) et j'ai adoré le film que j'ai vu il y a pas longtemps, ignorant totalement qu'il y avait eu une adaptation cinématographique. Autant le livre ne m'a pas plus "attirée" que ça, autant le film était.... WAOUH. J'ai pleuré, pour tout te dire, plusieurs fois. Les scènes d'amour étaient, comme tu le dis, érotiques, à la limite de l'artistique j'ai envie de dire, pas du tout pornographiques. J'ai tellement kiffé que j'ai screené une image du film et je l'ai gardé en couverture sur fb pendant longtemps, tellement j'avais été captivée par le film.


    Mais du coup maintenant j'ai envie de relire le livre, histoire de voir si ma lecture s'est retrouvée changée après la vision du film :)

    RépondreSupprimer